Un Panther, en Normandie, 25 juin 1944


texte et maquette de Franck BAZIN


Photos avant peinture de Xavier LENA et Martial TOUATI.

Photos en situation de Christophe LEJEANVRE.



Historique


25 Juillet 1944.

L’équipage du «Panther 221», appartenant au « Pz.Lehr.Regt 130 », s’apprête à tenir une nouvelle fois son secteur sur la ligne de front située au sud de la route Périers-St Lô. Cette route rectiligne, la D900, sépare les forces allemandes des positions américaines.

Les positions de la « Pz-Lehr » s’étirent sur une longueur d’un peu plus de 7 Kms, sur les deux côtés de cette D900, entre le lieu dit de « l’Hôtel-câlin » (au carrefour de la D29 et de la D900) et le village de Rampan (au nord de St-Lô). Le nord de la route étant tenu par une série d’avants postes, le gros de la division est situé au sud de cette même route.

Le « Panther 221 », embusqué au fond d’un champ a changé de place tôt dans la matinée pour se placer à l’abri d’un pommier le long d’une haie. Le conducteur a stoppé le blindé pour réparer une légère avarie.

La veille, le 24 Juillet, leur secteur a subit une attaque aérienne massive qui a coûté plus de 300 hommes et une dizaine de chars à la division et secoué quelque peu leur engin. Malgré tout, le char et le front ont tenu bon!

Ce bombardement laisse sans doute présager d’une nouvelle offensive, mais les Américains ne pourront pas renouveler une attaque aérienne de la même ampleur aussi vite, c’est ce qui se dit en tout cas ! Le plus dur est sans doute passé pour le moment ! D’ailleurs les ordres sont clairs : pas de repli, on maintient les positions.

Malgré la fatigue, les pertes journalières, ces hommes sont donc encore confiants : ils possèdent un des meilleurs chars du moment et font partie d’une division d’élite qui, bien que très diminuée, continue, au côté du 14ème régiment parachutiste et du Kampfgruppe Heinz (275ème D.I), de tenir la dragée haute aux américains sur ce secteur du front.

Il est à peu près 9 heures 40 en ce 25 Juillet quand un des hommes, perché sur la tourelle, alerte ses camarades sur l’arrivée d’une nouvelle formation aérienne évoluant dans leur direction. Tout le monde comprend alors très vite que l’attaque aérienne de la veille n’était finalement qu’un avant goût du nouveau cauchemar qui s’annonce, le dernier pour beaucoup ! La véritable attaque, c’est pour aujourd’hui !

La force aérienne en question constitue une première vague de plus de 300 chasseurs bombardiers qui vont mitrailler et bombarder pendant plusieurs minutes les côtés de la D900, sur les positions de la « Pz-Lehr ».

Il ne s’agit que d’une introduction à l’attaque aérienne massive des quelques 1500 forteresses volantes B-17 et B-24 qui vont déverser 3300 tonnes de bombes sur cette surface réduite d’à peu près 7 kms sur 4 tenue par la Panzer-Lehr.

L’opération « Cobra » vient de commencer. Elle marquera l’éclatement du front allemand à cet endroit, le début de la perçée pour les blindés américains et une journée d’épouvante pour la division allemande.


Le kit


Tel est le contexte historique dans lequel j’ai voulu situer l’action de mon diorama. Particulièrement intéressé par tout ce qui touche à la bataille de Normandie, le sujet s’est imposé à moi avec l’arrivée sur le marché de la maquette du premier « Panther Dragon » (réf ?) qui présente toutes les caractéristiques des « Panther » de la « Panzer-lehr » abondamment photographiés après l’opération « Cobra »: un modèle « A » début de production caractérisé par un nouveau tourelleau et un nouveau roulement mais qui reprend beaucoup des caractéristiques du « modèle D ».

Après l’achat de la boîte je me suis empressé de comparer la maquette aux plans à l’échelle que propose l’ouvrage n°4 de l’excellente série « Achtung Panzer », consacré au « Panther », « Jagdpanther » et « Brummbär ».

Par rapport à cette documentation, la maquette « Dragon » est superbe ! Si vous cherchez l’exactitude des détails, des formes de l’engin, cette maquette est pour vous ! « Dragon » nous propose ici ce qu’il y a sans doute de mieux en matière de maquette de blindé en plastique, allant notamment jusqu’à reproduire plusieurs séries d’écrous papillons qui détaillent les garde-boue et les attaches du cric

Quelques regrets quand même : l’absence de câbles de remorquage ou, pour le moins, l’absence de boucles pour fabriquer les dits câbles et surtout absence d’épiscopes pour détailler le tourelleau caractéristique principale de ce modèle. Un manque d’autant plus regrettable que les épiscopes de caisse sont fournis !

Pour finir cette rapide présentation, précisons que les chenilles sont présentées maillon par maillon mais avec malheureusement quatre pastilles à combler et poncer sur leur face interne.

Il est à noter, depuis la première mouture de cet article, que Dragon à encore amélioré la qualité de ses modèles avec ses série « Premium edition », resucée d'anciens modèles déjà très bons avec , par exemple, ajout de câbles, photodécoupes, nouvelles chenilles pour améliorer encore la finesse de la maquette.

Le « nec plus ultra » étant la série « Smart kit »qui présente des maquettes proches de la perfection dans les détails et le montage, en tout cas, en ce qui concerne la famille des Panther, « late » plus précisément.


Le montage


Le montage se fait selon le plan proposé et est sans surprise ; cependant, représenter ce char en Normandie nécessite d'abord de représenter l'enduit «Zimmerit» présentant un dessin en «damier» qui recouvre tous les «Panther» de la «Panzer-Lehr» photographiés sur le front normand.

Pour ce faire j’utilise le « Tamiya epoxy putty » (« Quick type »), un produit à deux composants, jaune/orange et blanc : il faut couper, en quantité égale, une part de chaque composant, enlever le film transparent qui les recouvre et les mélanger.

On obtient ainsi une pâte orangée que l'on applique sur les zones concernées à l’aide d’un cure-dent humide; le produit étant légèrement collant, il adhère parfaitement au plastique de la maquette. En écrasant ou en roulant le cure-dent sur cette pâte, on peut varier l’épaisseur de la « zimmerit » qui est parfois opaque, parfois presque transparente.

Quand l’ensemble est étalé, vous badigeonnez l’ensemble avec du talc pour bébé pour atténuer l’effet collant et avec une lame effilée type X-acto, vous gravez le dessin en damier de la « zimmerit ».

Pour donner un « effet de matière » à votre revêtement, éliminer l’aspect « lisse » du produit, vous pouvez ensuite « tapoter » votre « zimmerit » encore fraîche avec une vieille brosse à dents. (voir l’article «pas à pas» dans la galerie « technique »)

Les parties à « zimmeriter » sont clairement montrées sur cette suite de photos :

Il faut préciser qu’il faut éviter de «zimmeriter» les zones accueillant les attaches outils et les parties cachées par les coffres de rangement situés à l’arrière.



Cette phase n’est vraiment pas difficile à faire à condition de bien laisser sécher la zone traitée avant de passer à la suivante ; votre pire ennemie dans cette opération, c’est la trace de doigt qui va impitoyablement écraser le travail fait si vous ne prenez pas garde à la manipulation. Mais une fois sec, vous pouvez toucher l’ensemble sans crainte et simuler l’éclatement ponctuel de ce revêtement anti-magnétique avec une lame bien pointue et poncer certaines aspérités.

Un premier dépôt de boue ( « Tamiya putty » dilué à l’acétone + talc) est déposé sur les parties basses de la caisse (couleur blanchâtre sur les photos avant peinture) avant de passer au détaillage du blindé proprement dit.

Les supports des attaches-outils sont affinés par ponçage puis détaillés avec des attaches en photodécoupe « Aber » ou en carte plastique (épaisseur 0,13 mm). Ces ensembles sont mis de côté pour être collés en dernier sur les flancs du char en fin de montage.

Attention aux manipulations ensuite, ces ensembles restent très fragiles (on peut voir par exemple qu’il manque un des supports de la cale sur la photo avant peinture ; je m’en suis rendu compte après les photos du modèle, la réparation est faite depuis).



Les supports des patins de rechange sont refaits en fine carte plastique ainsi que la « Rommel kiste » de gauche qui sera présentée ouverte et cabossée (ce Panther a déjà du vécu!). Celle de droite est montée « boîte », les attaches sont détaillées en photodécoupe et scratch.



Une échelle d’accès (carte plastique et fil électrique) est installée ainsi qu’un support jerrycan ( je suppose !) sur une des grilles arrières, détails observés sur certains des « Panther » détruits photographiés après « Cobra ».

Les supports des pots d’échappement sont refaits dans une fine feuille de laiton.



Les grilles sont taillées dans une sorte de tulle en nylon que propose « Dragon » dans son « antique » maquette du « Panzer IV J late » (réf 6022) pour figurer des schürzens «tardive » type « thoma ».

Les cadres des grilles rectangulaires sont faites en carte plastiques, le cerclage des grilles rondes en fil électrique.


Le porte-écouvillon d’origine est percé allègrement à la mini-perçeuse avant d’être recouvert d’une feuille de carte plastique d’une épaisseur de 0.13 mm qui est ensuite trouée pour simuler des impacts de balles. L’intérieur est détaillé avec des pièces « Aber », les chaînettes sont issues d’un reste de photodécoupe « Show-modelling ».

Le tourelleau est détaillé par l’ajout des épiscopes (origine « Panther Steel Wheels » Tamiya, merci Xavier!) et de petites soudures autour des protections de ces épiscopes. Ces soudures sont facilement réalisables en collant aux endroits voulus de petits bouts de plastiques (profil « Evergreen » ou plastique étiré) ramollis à la colle et gravés avec le dos d’une lame.


Les chenilles proviennent de la marque « Modelkasten » ; faciles à assembler et restant articulées, on peut les manipuler facilement, chose très pratique pour leur mise en place. Elles sont peintes puis posées sur le char après peinture de celui-ci.

Les goupilles (fil électrique) et chaînes sur les portes-chenilles sont placés en dernier, au moment du vieillissement pour éviter trop de « casse » lors des manipulations.


La peinture


La « décoration » du char m’a été inspiré par un profil couleur exposé par S.Zaloga dans l’excellent ouvrage « D-Day tank warfare » de la série « armor at war » chez « Concord publication ».

Ce profil présente un « Panther A » de la « Panzer Lehr » avec le numéro 221, dans la région de St Lô en Août 1944. Une décoration plausible donc pour la période de la fin Juillet. Un seul bémol dans mon puissant raisonnement c’est que le profil en question présente un « Panther A » tardif au lieu d’un modèle début de production, objet de cet article ; je me suis rendu compte de cette petite erreur en rédigeant le présent article, donc beaucoup trop tard! Je ferai mieux la prochaine fois! Ceci étant, je n’ai trouvé encore aucune photo qui confirme le « 221 » dans l’une ou l’autre version (on se raccroche à ce qu’on peut !).

Présenter cette décoration et donc la peinture du modèle, n’est pas chose aisée, surtout en l’absence de photos en cours de procédure. Je vais donc m’efforcer d’être clair en présentant les choses dans l’ordre chronologique d’exécution, et en espérant que les photos de la maquette terminée aideront à une bonne compréhension.

Ma façon de faire n’a, de toute façon, rien de bien révolutionnaire, elle fait appel a toutes sortes de matériaux et outils connus :


La peinture du blindé proprement dite :


Pour faciliter le fondu de la peinture, il est parfois nécessaire de repasser un jus très léger sur l’endroit traité.

Dans le même esprit, des rayures sont ainsi exécutées avec une lame X-acto.



Il est à noter que le train de roulement est traité séparément du blindé et assemblé définitivement après le vieillissement de la caisse et de la tourelle.

Les câbles de remorquage (fils électriques torsadés ensemble + boucles « Tamiya ») sont disposés, peints en gris/noir avant application de quelques jus de couleur marron/rouille.

Un aspect métallique est obtenu en frottant câbles et outils divers avec une estompe « imbibée » de graphite (mine de crayon gras 2B réduite en poudre).



On distingue ici les différences de couleurs, les dégradés, les contrastes entre les creux et les surfaces planes, entre les parties obliques et les parties horizontales, la couleur rougeâtre anti-rouille qui apparaît sous les éclats de la « zimmerit », le travail général d’estompage du camouflage par les différentes phases de vieillissement.

On peut apprécier au passage la finesse des écrous papillons proposés par « Dragon » sur le garde-boue avant gauche.


Le diorama


Le décor ici construit se veut typique du paysage de « l’opération Cobra » : un champ entouré de haies et occupé par des pommiers.

La base est une plaque de carton sur laquelle est collé un morceau de polystyrène de récupération qui détermine la dimension et l’inclinaison du diorama ; le terrain est en effet plus haut au premier plan, ce qui a pour effet « d’écraser » la position du blindé, de donner l’impression qu’il est au « fond » d’un champ, d’être en position de « dominé ».

Un cadre en bois est ensuite confectionné tout autour.

Le volume de la haie en arrière-plan est déterminé là aussi par un morceau de polystyrène.

Le polystyrène est ensuite recouvert d’un enduit « rebouch’bois » de la marque « Polyfilla » (boîte marron et blanche), produit devenu difficile à trouver hélas, qui se travaille à l’eau avec un pinceau, et qui devient très dur en séchant avec un aspect granuleux du plus bel effet. L’emplacement du char est déterminé à ce moment par une prise d’empreintes des chenilles sur le sol avant qu’il ne soit bien sec.

L’ensemble est ensuite peint au pinceau dans une teinte marron « Humbrol », recouvert d’un jus « terre d’ombre » (peinture à l’huile) après séchage.

Le tronc du grand arbre en arrière-plan est constitué de trois grandes tiges de grappes plastiques collées ensemble pour donner un premier volume et déterminer une hauteur. Cette ébauche de tronc est ensuite recouverte de pâte à modeler « Omyacolor, Plastiroc », qui est gravée « dans le frais » avec un cure-dent pour représenter l’écorce de l’arbre (voir ci-dessous la photo du matériel utilisé).

Toujours avant séchage, des branches de thym sont plantées dans cette même pâte pour représenter les principales ramifications du végétal.


Après peinture du tronc (coloris gris et jus « terre d’ombre »), les branches sont « habillées » avec des morceaux d’un tapis de mousse synthétique commercialisé par la marque « Heki » (réf 1540) pour les décors de modélisme ferroviaire (une vraie mine ces produits, mais attention aux prix!).

Pour finir de donner du volume au feuillage, du cerfeuil de cuisine est saupoudré à certains endroits, fixé à la colle en bombe.

Les ronces qui grimpent autour du tronc sont fabriquées avec plusieurs brins de fils électriques fins, torsadés entre eux, recouverts de flocage puis peints dans des coloris marrons.. La haie est complétée, entre autre, par des branches de thym qui sont utilisées pour représenter des arbres plus fins qui encadrent l’arbre plus imposant.


Le principe de fabrication est le même pour le pommier. Par contre le tronc est fabriqué à partir de fil de fer, produit idéal pour suggérer une forme plus souple, plus « torturée » souvent observée chez ce type d’arbre.Le volume du feuillage est obtenu par l’utilisation de quelques branches de « Zeechium », saupoudrées de feuilles de tilleul de la marque « SAI » (réf : 611), encore un produit pour maquettisme ferroviaire. Les pommes (encore vertes à cette saison.) sont façonnées une à une avec le « Tamiya epoxy putty » puis collées à la Super-Glue.

L’herbe, constituée de filasse de plombier fixée à la colle à bois, est mise en couleur en jaune au pinceau puis retravaillée avec différentes teintes de vert, toujours au pinceau. Après cette étape de peinture, le blindé peut être mis en place.

Placé au premier plan, le pommier ne sera disposé qu’en dernier, en même temps que la figurine de la plage arrière.


Le sol est « agrémenté » de divers végétaux naturels (mousses, lichens, mauvaises herbes) ou synthétiques issu de la gamme de produits « Heki », fixés à la colle à bois.


Les figurines


Les cinq figurines constituent l’équipage du blindé: un homme donne l’alerte, les autres découvrent les uns après les autres l’arrivée des avions

Souhaitant des expressions et attitudes variées, des figurines bien adaptées au véhicule et au décor, « collants » au contexte historique, je me suis lancé dans la fabrication en « scratch » des personnages qui vont animer la scène.

Quand je dis « scratch », c’est tout relatif : l’attitude générale et les vêtements sont de fabrication personnelle mais pas les têtes (« Hornet » et autre), ni les pieds (issus de figurines « Dragon » cannibalisées) ni les mains (provenant de figurines « Dragon », « Tamiya », « verlinden »).

Là non plus je n’ai rien inventé, j’ai suivi une technique de fabrication très bien décrite dans l’ouvrage « Transformation et sculpture de figurines » chez « Andrea Press ». Je conseille fortement l’achat de ce petit fascicule en langue Française pour qui veut se lancer dans ce genre de travail.

Les principes de création d'une figurine sont les suivants :


Le modelage des plis se fait avec des petits « boudins » de « Tamiya epoxy putty » roulés avec le doigt puis mis en forme avec des cure-dents humides.

Les parties planes (tour des manches, pans de veste) sont faites avec un morceau de « Tamiya epoxy putty » étalé « façon pâte à tarte » avec un outil cylindrique enduit de talc (manche de X-Acto par exemple), puis coupé dans la bonne dimension, ou à peu près, avant d’être délicatement mis en place à l’endroit voulu, toujours avec un cure-dent humide.

Une fois sèche, il est possible de retailler la pièce proprement avec une lame bien tranchante.

Autre avantage du produit « Tamiya », il se mastique et se ponce sans problème, ce qui permet de rattraper d’éventuelles erreurs.

Voilà, en très résumé, une façon de procéder ; j’espère que les photos avant et après peinture vous donnerons une idée plus exacte du contenu du texte et vous inciterons à essayer, seul moyen de comprendre et maîtriser une technique pour ensuite la personnaliser.


Sur ces photos on perçoit mieux le « mélange » tête « Hornet » ou autre, avant-bras « Tamiya », mains « Dragon » ou « Verlinden » et les parties en « scratch » (couleur orangée).

L’équipement (Boutons, bretelles, épaulettes, ceinturons, sangle de la MP40 dont la crosse est faite en fil électrique) est détaillé avec de la feuille d’aluminium de récupération et toujours du « Tamiya epoxy putty » (boucle de ceinture par exemple).



Avant la peinture des figurines, celles-ci sont souvent mises en place pour vérifier leur bon positionnement.



Les derniers accessoires sont ajoutés au fur et à mesure de la mise en place finale, comme ici les outils du conducteur ( « Aber » et fabrication personnelle), un seau, un câble sur les pots d’échappement, accessoires divers dans la « Rommel kiste », la cale, la pelle.

La peinture des figurines commence avec une sous-couche « Humbrol » dans une teinte proche de la couleur définitive.

Chaque figurine est ensuite repeinte aux acryliques « Prince August », y compris les visages.

Avant la peinture des figurines, celles-ci sont souvent mises en place pour vérifier leur bon positionnement

Sans entrer dans trop de détails techniques en voici le principe : sur une premier couche d'apprêt à la Humbrol, on applique une couche de base à l’acrylique que l’on va ensuite éclaircir avec des teintes plus claires (la couche de base + blanc) en diluant de plus en plus ces nouvelles teintes et en diminuant la taille de la surface à traiter.

Au final certains creux seront accentués (couche de base + noir ou blanc), certaines coutures soulignées.

Pour bien comprendre cette technique de peinture je ne saurais trop vous recommander la lecture d’articles de figurinistes dans des revues spécialisées qui la maîtrise beaucoup mieux.

Comme pour tout le reste, il ne faut pas hésiter à peindre et repeindre jusqu'à ce que le résultat vous paraisse satisfaisant, essayer des teintes, accentuer certains contrastes, en atténuer d’autres.

Avec l’acrylique il n’y a pas grand risque d’avoir une peinture trop épaisse.



Les cinq tankistes découvrent les avions et animent la scène: pour des raisons de « solidité », une aiguille de couture chauffée à la flamme d’un briquet est enfoncée dans une chaussure ou une main de chaque figurine qui est littéralement « plantée » dans le décor ou sur le char ; une étape faite avant peinture bien évidemment.



Inspirées de photographies d’époques, les tenues sont volontairement négligées, débraillées, tâchées, pour montrer des soldats dans leur quotidien, vivant, dormant dans la campagne, dans leur char ou à l’extérieur, n’ayant pas forcément de temps à consacrer à leur hygiène personnelle. Ces détails sur l’habillement, pas très spectaculaires, contribuent à suggérer une atmosphère au diorama (du moins je l’espère !).



Camouflé dans un champ, le char avait toutes ses chances face aux blindés Américains, en embuscade ; mais devant la puissance de l’aviation, les hommes savent qu’ils ne pèsent pas lourds !

Le décor est étoffé une dernière fois de quelques herbages et mottes de terre véritable le long des chenilles et de leurs empreintes pour faire une bonne liaison entre la maquette et le sol. Puis, des branches cassées sont disposées dans le sillage de l’engin et sur sa plage arrière pour suggérer son précédent déplacement sous le pommier. Le diorama voit son achèvement avec la mise en place définitive des figurines peintes. ;

Au final, nous voici un diorama avec une composition simple articulée autour d’un blindé emblématique de la bataille de Normandie qui sert de faire-valoir à des figurines toujours indispensables pour donner « vie » et un peu d’intérêt à l’ensemble.

Un diorama qui aura permis d’explorer de nouvelles techniques, comme celle de la création d’arbres et surtout celle de la fabrication de figurines qui ouvre des voies de créations illimitées, le seul obstacle à ce genre de travail étant en fait le temps que l’on accepte de lui consacrer.

Pour clore définitivement ce texte, je souhaiterai (re)dire un grand merci à Xavier Lena et Martial Touati pour les photographies avant peinture et un non moins grand merci à Christophe Lejeanvre pour les photos du diorama en « situation » ; un travail non négligeable qui a rendu cet article possible.


Bibliographie