Supermarine, Spitfire MkVb


maquette Tamiya et accessoires Aires et Ultracast au 1/48


par Benoît LANDRY




Rien de bien original dans ce montage. L’avion est archi connu, la maquette Tamiya, composée d’un nombre réduit de pièces, se monte sans aucun souci. Un kit en résine de la marque AIRES, n° 4129, prévu pour améliorer le cockpit d’un Mk IX, que les puristes me pardonnent, a été ajouté. C’est un gros plus pour cette partie de l’avion. Autres petits ajouts, cette fois ci puisés dans la gamme ULTRACAST, des gouvernes mobiles et des pipes d’échappements en résine.

Il faut tout d’abord commencer par graver quelques lignes de structure sur l’extrados et l’intrados et en effacer d’autres ne correspondant pas à une aile universelle de type « b ». Rien de bien méchant, mais Tamiya s’est simplifié la tâche en gravant des lignes disons passe-partout. Pour cela, inspirez vous de l’excellent montage de J-M Villalba Dominguez paru dans le n° 42 de Wing-Master (septembre/octobre 2004). Côté doc, l’Aéro-Détails n° 8 consacré au Spitfire vous sera également d’un grand secours. Néanmoins, la doc à ce sujet abonde, que ce soit en librairie ou sur la toile.

Il faut également supprimer par ponçage les renforts longitudinaux situés sur l’extrados à proximité des bossages de trains. Ces renforts étaient présents sur les Mk I et quelques MkV de début de série.



Ces petits préliminaires passés, nous pouvons attaquer le gros œuvre.

L’insertion du nouveau cockpit AIRES en résine ne pose pas de problème majeur, si ce n’est de penser à supprimer les renforts initiaux de l’habitacle et affiner les parois. La mise en peinture se fait en colorant cet intérieur avec le traditionnel vert anglais, peinture énamel Mr Color/Mr Hobby réf 364. Il existe également chez Gunze, gamme acrylique, une teinte qui fait parfaitement l’affaire, la référence H 312.

Le siège est peint couleur bakélite avec un mélange, au pif, de rouge, de noir et d’une pointe de marron. Le dossier en cuir est, quant à lui, peint en noir légèrement lustré.

Il suffit ensuite d’agrémenter ce cockpit en peignant les consoles en noir. Quelques touches de couleurs, un p’tit drybrush léger avec de la poudre d’aluminium pour « métalliser » tout ça et ça fait l’affaire. Il faut ajouter sur le siège les sangles en photodécoupe prévues dans le kit Aires.



Le tableau de bord en photodécoupe est plutôt sympa et réaliste. Un coup de peinture blanche sur le support, on appose le film en acétate avec de la colle blanche ou du cristal clear, puis vient ensuite la partie en photodécoupe, préalablement peinte en noir et collée également à la colle blanche. Je préfère cette méthode plutôt que la cyano afin d’éviter toute trace malvenue sur l’acétate. Il est toujours possible, lorsque l’ensemble est totalement sec, de terminer avec un peu de cyano sur le pourtour pour consolider le tout.



Le tout inséré dans le fuselage fait illusion. Personne n’a encore fait de remarque sur le fait que ce cockpit correspond à un Mk IX… !



Le radiateur placé à l’intrados de l’aile droite a fait l’objet de quelques améliorations :

Cette partie est relativement visible une fois l’avion terminé et ça mérite d’y prêter attention. Le travail à faire est simple et rapide.



Les canons d’ailes sont refaits en micro tubes


Les ailes reçoivent, après enlèvement des pièces d’origine, leurs ailerons en résine. Ne pas oublier de les braquer de façon asymétrique, mais avec le même débattement. Les gouvernes de profondeur subissent le même sort et sont braquées, symétriquement cette fois ci, à piquer. Ne pas trop exagérer avec les angles de débattement des diverses gouvernes mobiles, au détriment d’un certain réalisme.


Ayant malencontreusement cassé la partie fixe de la verrière, une nouvelle pièce, issue d’un kit d’une autre marque, a été mise en place tant bien que mal. Dommage la pièce Tamiya était parfaite dans l’ajustement….. !

La tôle de protection du réservoir est simulée avec un morceau d’aluminium autocollant, riveté sur le pourtour. Des renforts en aluminium sont figurés à la base du pare-brise.



Les trains, les roues et les trappes n’appellent aucun commentaire particulier, si ce n’est l’ajout d’une durite le long des jambes, du perçage de l’anneau d’arrimage et de la peinture du logo du fabricant sur les pneus. Un jus à l’huile léger (marron foncé) et le tour est joué.



L’hélice et son cône sont montés from the box. Une patine légère sur le cône, à base de jus à l’huile, fera l’affaire. Les pales sont peintes en noir satiné, les bouts sont jaunes et peints préalablement sur un fond blanc mat.




Les pipes d’échappements Ultracast sont très belles, car percées. Les joints de soudure sont également figurés. Une peinture brun rouille mat, suivie de divers voiles de noir mat, de gris, de blanc finissent par donner un aspect métal brûlé convaincant.



Les étapes de montage courantes sont volontairement occultées car elles n’apportent rien de plus si ce n’est de raconter les sempiternels bla bla inutiles. Vous savez lire un plan alors abrégeons. Cette maquette ne comporte aucun vice.

Vient maintenant le moment de la peinture. La décoration choisie n’a rien d’originale. Difficile d’ailleurs de verser dans cette option avec un Spit… Il s’agit d’un avion du 243e Squadron de la RAF en 1942 durant sa période sur le continent européen. Arrivé de Singapour en janvier 1942, ce Squadron, après un séjour d’à peine un an sur le sol anglais, à migré vers l’Afrique du nord à compter de novembre 1942.

Le Spitifire s/n 821 a maintes fois été représenté et proposé par les fabricants de maquettes. Ce qui est d’ailleurs le cas pour Tamiya.



Aucune décalcomanie ne sera utilisée pour cette décoration, hormis le sérial SN 821, trop petit. Des masques de la marque Montex (pochette réf MM 48024) seront utilisés pour les cocardes d’ailes. Les autres masques seront confectionnés avec de l’adhésif Tamiya (lettres, cocardes de fuselage et fin flash).

Tout d’abord un apprêt blanc est pulvérisé sur toute la maquette afin de déceler d’éventuels défauts, mais aussi pour offrir aux futurs marquages un support uniforme et accrocheur.

Le principe n’est pas d’utiliser des pochoirs, mais bien des masques. En effet, plutôt que peindre les cocardes, la bande sky du fuselage et le code d’identification sur le camouflage, il est préférable d’agir autrement pour éviter les surépaisseurs et bavures, mais surtout ruiner le camouflage précédemment peint.

La couleur des marquages est pulvérisée sans délimitation sur le support blanc. Les masques sont ensuite apposés aux endroits idoines, puis laissés en place jusqu’à la réalisation intégrale du camouflage. Pour les cocardes, il faut procéder par couleurs, du plus clair au plus foncé, avec des masques successifs, en protégeant à chaque opération la couleur précédemment peinte. Puis la cocarde est protégée intégralement avec un masque circulaire du diamètre adéquat. Attention au centrage lors de la pose des différents masques… !

Les couleurs utilisées ont été puisées dans la gamme acrylique Gunze. Il s’agit de mélanges fait à l’arrache en se basant sur les décalcomanies du kit.



L’ensemble du camouflage est réalisé avec le coffret n° 2 Mr Color, gamme Mr Hobby, intitulé RAF COLOR (réf CS652 :500). Ce coffret contient trois pots :

La teinte sky (BS 381C/210) provient du coffret N°4 de la même marque.

Tout est réalisé à main levée, sans masque. Rien de particulier concernant ce schéma de camouflage typiquement anglais. Il s’agit d’un camouflage de type A le B c’est le même, mais inversé). Donc pas d’improvisation, faut suivre les courbes voluptueuses à la lettre. Sinon, gare aux yeux inquisiteurs des spécialistes…………..

A ce moment, les masques peuvent être ôtés. Quelques retouches minimes sont faites sur les pourtours des cocardes et des lettres.

La maquette est ensuite lustrée avec un chiffon doux pour « lisser » la peinture et enlever ce côté poussiéreux de la peinture mate.

Les teintes sont ensuite patinées par des jus à l’huile et des voiles de peintures composés des teintes initiales éclaircies ou foncées.

Les raccords karman sont éraillés sur les endroits de marche. Dans un premier temps, l’usure a été matérialisée par une sorte de dry-brush prononcé fait avec de la peinture aluminium. Le résultat n’est finalement pas très convaincant et peu réaliste. La zone a été repeinte puis par à coups légers avec un petit pinceau plat légèrement pigmenté de peinture aluminium, les lignes de structures de l’emplanture de l’aile (lignes non visibles sur la maquette mais repérées sur un plan) sont matérialisées.

Apparaît alors un endroit usé, fatigué, plus cohérent. On atténue l’éclat de l’aluminium avec un voile très léger de dark sea grey et un peu de poudre de pastel.




L’avant de l’avion est vernis en satiné pour simuler l’aspect métallique des capots. Du smoke de chez Gunze est pulvérisé aléatoirement et quelques coulures d’huiles sont simulées. Le reste est juste poli au chiffon doux et des jus à l’huile (noir et brun) sont infiltrés dans la gravure.

Et voilà, une maquette simple à monter, sans prise de tête, d’un avion, certes pas très original, mais un Spit reste un avion mythique aux lignes fluides et gracieuses.

L’utilisation de masques pour les marquages apporte un peu de piment à ce montage.

Quelques clichés de l’avion terminé (merci JiCé !) :